Hier soir je me suis offert un banc de minuit, trop frais pour le bain.
Blottit dans ma parka, déstockées des cartons à fringues qui s’habillent d’été en hiver, vice et verso.
L’instant, tu sais celui où tu penses sans bague à l’âme, en toute liberté, celle qui te reste accessible malgré ton innocence pré puberté disparue.
Sans tabou ni trompette, un doux moment de silence, pas celui de l’absence de bruit, mais celui de l’errance des pensées, qu’on laisse filer vers leurs destins sans les retenir.
Les canards Creusois ont aussi leur étang d’art, où ils dessinent sur l’eau des courbes sans fin, pas de vol de nuit vers les étoiles qui leurs servent de lampes de chevet.
Je pense à tous ceux que j’ai croisé ces derniers jours, inconnus, trop connus et ceux méritant d’être connus. Des formidables et d’autres forts minables, ces géniteurs de joie et ces autres débiteurs de vie, les uns ouvrant des espaces de bonheur, les autres des gouffres de souffrances.
Ne m’en veuillez pas, je vais m’éloigner des écrans pour un temps, marre des sms, sans le ton ni l’émotion qui transpire, pourtant maintenant le vocal est en illimité.
J’ai décidé de remplir mon frigo et ma vie pour des skipes sans écran, des conversations sans émoticônes, du cash, avec la langue, à la française, non mais.
Dans l’espace où nous vagabondons entre ce qui est et ce que nous pensons qui est………. nos pensées, ces aventurières jamais rassasiées, sont à la fois l’énergie et le fardeau qui rythment notre voyage………….
On ne peut pas inviter le vent, mais on doit laisser la fenêtre ouverte…
On ne peut pas happer la lumière, mais on doit sortir de l’ombre
On ne peut pas retenir le temps, mais on doit vivre chaque instant
On ne peut pas inventer le futur mais on doit le nourrir
Combien d’illusions abandonnées sur le chemin, combien encore de mirages à l’horizon
Le connu menotte nos explorations, l’éducation bâillonne nos expériences.
Voyageons légers, naïf, tant pis laissons cette meute nourrir nos paradoxes.
Ne soyons pas les auxiliaires
D’un passé à coté, d’un futur carré
Le mode à la mode conjuguant souhaits et regrets
Il est temps à présent d’accepter l’imparfait
Notre liberté y est conditionnelle
Ne laissons pas nos verbes à l’infinitif
Vivre le maintenant est un impératif
Etre présent n’est pas suffisant
Il nous faut vivre chaque instant
Notre destin n’est pas pour demain, mais pour maintenant
Oublions le passé pas si simple
Le parfait ailleurs, le futur intérieur
Agissons de tout temps, à tout les temps
Autant en emporte le temps
Il n’est qu’un espace entre deux instants
Hier est déjà mort, demain n’est pas encore né
Tout de suite est passé, dorénavant n’existe pas
Demain n’est qu’un jour du calendrier
Je, tu, il ou elle
Ayant avec le passé composé
Nous, vous, ils ou elles
Vivons un présent immédiat
Que sera l’indicatif aujourd’hui
Pour que notre futur est un avenir
Franc-tireur, Rêveur en série,
Râleur à la tire, Trafiquant d’âmes
Tueur du temps,
qui court,
Braqueur de manque
à gagner
Garde du cœur, Hors la foi, je brode, rode, on the road………
1/Franc-tireur
Accusé de braquage
Pour attaque à main tendue
Traquer par le GI sans gêne
Pour usage de stupéfaction
2/ Rêveur en série
Pris en flagrant délire
Pour avoir délivrer des permis de rêver
Mis en garde à vie
Pour infraction sur la voie biblique
Garder une âme d’enfant
Dans un corps de grand
Découvrir sans vouloir chercher
Apprendre sans vouloir savoir
N’être que des pourquoi et des comment
Sans il faut que…parce que…
3/ Ami numéro un
Condamné par con tout court
Pour crime contre l’inhumanité
Déclaré coupable
Pour attentat à la douceur
4/Râleur à la tire
Assigné à résidence
Pour conduite en état d’tendresse
Mis en quarantaine
Pour abus de conscience
Garder une âme d’enfant
Dans un corps de grand
Découvrir sans vouloir chercher
Apprendre sans vouloir savoir
N’être que des pourquoi et des comment
Sans il faut que…parce que…